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La saison 2012-2013 du Stade Foyen
12 mai 2009

Jean Grenouilleau, président fondateur du Stade Foyen

Ce matin, une amie me dit :

- "Tu n'as pas encore parlé d'Auguste Grenouilleau, pourtant, c'est le président fondateur du Stade Foyen".

C'est exact, je n'ai pas encore parlé d'Auguste Grenouilleau, et le président fondateur n'est pas Auguste mais son frère Jean.

Certes, Auguste Grenouilleau fait partie du groupe fondateur avec tant d'autres. Ensuite, il devient président au début de la saison 1925 - 1926, et sa longévité en a fait un témoin et un acteur privilégié de la vie du Stade.

Il faut donc que je vous parle de Jean Grenouilleau, le président fondateur du Stade Foyen et ce n'est pas une mince affaire : il a présidé le Stade à partir de sa création, le 21 avril 1909, jusqu'au 10 septembre 1911. Et on conserve peu de documents concernant sa présidence.

Sur cette photo, il est au dernier rang, juste devant la porte. Sur la droite, avec une casquette, mon grand oncle Marcel Vircoulon.

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Surtout, je conserve cette modeste médaille :

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Une fine plaque d'aluminium sur laquelle Jean Grenouilleau fait frapper l'année, "1909", et au revers, "Libourne 745", qui est son matricule d'incorporation à Libourne. Il garde cette médaille sur lui pendant toute la Grande Guerre et, au retour, il la donne à mon grand père qui est son ami. Leur amitié est née avec le Stade Foyen : mon grand père joua dans la première équipe.

Donc, le 21 avril 1909, Jean Grenouilleau devient le premier président du Stade Foyen. Quelles structures met-il en place ? Quel élan donne-t-il au Stade Foyen ? Voici quelques éléments de réponse.

En septembre 1910, il est appelé sous les drapeaux. Il est mobilisé en Afrique du Nord. Le 21 septembre 1910, le Stade Foyen organise une cérémonie en son honneur :

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Le Stade Foyen ne roule pas sur l'or : on offre un bouquet de fleurs au futur militaire et on lui sert un compliment dans le style ampoulé de l'époque :

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Oui, mon cher Jean, nous voulons, avec ces fleurs, vous prouver que nous penserons à vous dans votre éloignement. Aussi agréable que le parfum de ces roses, aussi vifs que les couleurs éclatantes de ces pétales, demeureront gravés dans notre pensée, votre image et surtout votre esprit aimable et libéral.

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Car nous ne séparerons jamais les couleurs du Stade de cette fière devise : "Union des coeurs dans la liberté de penser".

Cette dernière phrase du discours me touche beaucoup : avec d'autres mots, Marc Lalane disait la même chose. C'est l'esprit du Stade Foyen d'hier et d'aujourd'hui.

Après le départ de Jean Grenouilleau, le receveur des Postes, M. Bonnet est élu président ; il a pour secrétaire M. Blondy et pour trésorier M. Charruaud.

"Union des coeurs dans la liberté de penser"... La réalité est parfois trop prosaïque pour s'accorder avec les belles formules.

Trois mois après le départ de Jean Grenouilleau, une crise éclate. Le président et son conseil d'administration démissionnent et convoquent une assemblée générale extraordinaire le 11 janvier 1911. Ils donnent la raison de leur démission : le manque de bon vouloir de la part d'un trop grand nombre a lassé le courage non seulement de Mr. Bonnet mais de tous ceux qui se sont mis en avant pour être utiles au Stade.

Les démissionnaires expliquent leur démarche : Car une société de l'importance de la nôtre a besoin d'une direction, cette direction a besoin d'autorité, et cette autorité, vous seuls pouvez la confier ou la refuser par votre vote". En lisant cette phrase, ne croyez pas qu'il s'agisse d'un simple choix démocratique. 

Les démissionaires poursuivent : Nous sommes tous au service d'une même cause et non pas au service les uns des autres. Il ne doit pas y avoir de scission entre nous pour former d'un côté le groupe des directeurs et de l'autre le groupe des joueurs. Nous devons tous marcher la main dans la main. Car un comité n'a pas de raison d'être sans société à diriger et une société ne peut vivre sans comité. Ne dites pas qu'il suffira d'être 15 et d'avoir un ballon pour faire au foot ball (rugby), c'est faux ; il faut encore un terrain, une affiliation à l'U.S.F.S.A., une déclaration à la préfecture, une entente avec les sociétés voisines pour conclure des matches, un public pour former une honorable galerie, et que savons nous encore !...

Tout cela ne se fait point sans travail, sans perte de temps, sans ennuis, sans tracas, sans frais. Il serait vraiment scandaleux que ceux qui acceptent de se mettre en tête ne reçoivent que de l'ingratitude en retour de leur dévouement.

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Je ne citerai pas tout ce document. Il fait état d'une crise grave, la première dans l'histoire du Stade Foyen. Il donne la façon d'en sortir. Et enfin, il définit parfaitement les liens qui unissent (ou qui devraient unir) tous les Stadistes.

Tous ces gens qui donnent leur "temps" et leur "travail" pour le Stade, qui pour cette cause, rencontrent des "ennuis" et des "tracas" et ont des "frais", pourquoi le font-ils ? Parce qu'en retour, ils obtiennent une "entente parmi la jeunesse"... et "le bien-être de tous". L'essentiel est dit, c'est l'explication de la vitalité du Stade Foyen.

Le rapport du comité est lu. Rien n'indique qu'ils soit discuté. On sait que M. Bonnet et le comité sont réélus.

Un siècle a passé. Le Stade Foyen, garde ces valeurs comme au premier jour : l'union des coeurs dans la liberté de penser, et le bien-être de tous.

C'est ce que Jean Grenouilleau et ses amis ont apporté d'emblée au Stade Foyen.

Documentation Hélène Daussy et Jean Vircoulon 

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