Les Cadets à Hendaye
Nous avons fait un beau voyage. La pluie est dense, l'autoroute large. Autour, il n'y a plus de paysages. Ils ont été supprimés et remplacés par des champs sans culture pour le moment. Le car est plein de joueurs, de staff et de supporters. On chante, on dort, on écoute de la musique et même des rythmes musicaux, on téléphone, on lit, on fait des mots croisés, des sudokus, des anagrammes, des bouts-rimés : nous sommes la seule culture fonçant dans ce no man's land inculte. Direction Hendaye.
La pluie n'a pas dérouté les supporters et trices : ils arrivent en voiture et, dans les rues d'Hendaye, on les reconnaît de loin à leurs parapluies Rouge et Noir.
Les joueurs perçoivent déjà "l'écho de leur grandeur interne". C'est de Paul Valéry, dans Le Cimetière Marin. C'est merveilleux de voir ça, le match est dans 4 heures, pourvu qu'ils soient pas abasourdis par les échos de leur grandeur interne !
Nous mangeons. Là, nous attendons sagement d'être servis.
Ensuite, Benjamin nous entraîne dans un Tourisme rapide. Ils nous font le coup de la fontaine Trévi, c'est dans la Dolce Vita de Fellini,
avec Kellian dans le rôle de la plantureuse Anita Ekberg. Je préfère la scène avec Anita Ekberg. Derrière, un palais mastoc dont l'architecture s'inspire des splendeurs de l'Espagne mauresque, avec un supplément de créneaux, merlons et mâchicoulis repris aux châteaux-forts du Moyen Age. C'est le mariage de la chèvre et du choux, de la carpe et du lapin, et faut faire avec. Ou partir. Allons voir la mer !
A la plage, Benjamin et Dylan ne peuvent s'empêcher de crier sous la pluie ces vers de Baudelaire : "Homme libre, toujours tu chériras la mer ; la mer est ton miroir, tu contemples ton âme dans le déroulement infini de sa lame"...
Au restaurant, on s'échauffe en vue du match. Simon impose à ses adversaires son tempo, sa technique et surtout sa tactique.
A côté, Thibaud et Guillaume affrontent Luc et Thomas. Thibaud veut pousser l'adversaire à la faute, il triche. Luc proteste et se déconcentre. Thomas ne se laisse pas impressionner, ou bien manque-t-il d'envie ?
Daniel et Benji matchent contre Fred et Didier. Jeu âpre, sans concession, Fred considère que les erreurs de Benji sont volontaires, Daniel tente d'imposer aux échanges un tempo tenu voire soutenu, en vain : Fred et Didier occupent le terrain et l'emportent sur un score faramineux.
Dehors, la pluie "tombe fluide aux épaules des toits". C'est un vers superbe de Fernand Divoire. Nous sommes trempés !
Mais nous avons passé une journée merveilleuse ! Homme libre, toujours tu chériras la mer ! ...
Nous avons repris le car et nous sommes repartis pour Santa Fé.
Je ne vous ai pas parlé du match contre Sauveterre-Saint-Palais ! ! ! Il avait été annulé tôt matin, le terrain étant inondé. Nous n'avions pas été prévenus.