Le Stade Foyen est créé le 21 avril 1909

Je revois les articles déjà publiés sur ce blog, en ajoutant les informations et les illustrations que les Stadistes m'apportent.

Nous projetons de les réunir dans une plaquette qui sera disponible pour les fêtes du Centenaire.

Nous vous tiendrons au courant.

Le blog a dépassé les 190 000 pages de vues. Près de 2000 personnes différentes sont venues ici rafraichir leurs souvenirs et retrouver les émotions que le Stade Foyen leurs a apportées. Les visiteurs viennent de toute la France et d'une quinzaine de pays étrangers.

Un grand salut à tous de la part des joueurs, des membres du comité, des bénévoles, des partenaires et des supporters.

1 - Les origines lointaines du Stade Foyen

Le Stade Foyen est créé le 21 avril 1909. Les joueurs pratiquent le football rugby dans des prés, derrière la gare de marchandise, puis à partir de 1921, sur le terrain de Mourennes, à Pineuilh.

Le Stade a pour but :

1 - La propagation du sport par l’organisation de fêtes publiques.

2 - Initier la jeunesse à l’hygiène du corps et au développement des forces physiques, avec pour mobile patriotique les services qu’en attendent d’elle

la Patrie

et l’Armée.

3 - Préparer les jeunes gens au brevet d’aptitude militaire .

Les statuts reprennent des thèmes forts : l’hygiène corporelle par le sport et le vieux désir de revanche contre l’Allemagne qui a vaincu

la France

à Sedan, en 1870.

Le mot « rugby » ne figure pas dans les ses statuts. Le Stade ne tourne pas le dos au rugby, il le pratique !

Le Stade Foyen s’installe donc vers Mourennes. A l’époque, peu de maisons s’élevent en dehors des hameaux et les prés ne manquent pas. Le choix de cette implantation nous entraîne vers les origines lointaines du Stade Foyen.

En 1872, Joseph Numa Gaulhiac crée « gymnase médical et orthopédique« à Mourennes. La démarche de Joseph Numa Gaulhiac est d’un modernisme étonnant. A Mourennes-les-Douches, on peut prendre des douches et des bains ! Car, à l’époque, on ne se baigne jamais. On se lave un peu et certains vont jusqu’à se laver régulièrement. « Crasse vaut cuirasse », le bon vieux proverbe populaire, est souvent appliqué. Pour les médecins avant-gardistes, les bains et les douches sont une thérapie : ils les prescrivent sur ordonnance.

Joseph Numa Gaulhiac qualifie son établissement d’ »hydrosudothérapique ». Sur un pilastre de l'entrée, il fait graver la devise : "aqua sanavit", que l'on peut traduire par : "l'eau a entrainé la guérison", ou "l'eau a remis en bon état". C’est une étape importante dans la propagation de l’hygiène et la pratique d’exercices physiques en pays foyen.

De chaque côté de la maison, il fait édifier une tourelle. Dans chaque tourelle, à l'étage, se trouve une immense cuve. Une pompe y amène de l'eau. Les douches se trouvent au rez-de-chaussée des tourelles.

Joseph Numa Gaulhiac embauche un professeur de gymnastique, un autre d’escrime ; il ouvre une section de tir. Il est prêt à remplir les buts qu’il s’est fixés :

1 - Fortifier le corps par le sport.

2 - Préparer au devoir de soldat.

3 - Apprendre le respect de son corps par la propreté.

37 ans plus tard, en 1909, le Stade Foyen reprend ces thèmes dans les premiers paragraphes de ses statuts.

Le gymnase Gaulhiac ferme en 1896.

Aussitôt, se crée le Sport Athlétique Fidéen. Cette société reprend toutes les activités sportives pratiquées dans le gymnase Gaulhiac. A propos de cette société, Jean-Michel Boudié précise : « Club omnisport, son siège se situe salle Linard, et les entraînements ont lieu dans la salle de réunion des conservateurs. On y pratique l’escrime, la boxe française, la gymnastique, la course à pied et même la natation. La composition du bureau montre bien ses liens avec le parti conservateur. En novembre 1905, le club s’organise en commissions : Football rugby, course à pied, escrime, poids » [1]. 

Voici l’affiche de la fête nationale du 14 juillet 1904. Le Sport Athlétique Fidéen participe aux manifestations.

Une équipe de rugby est constituée. Le premier match se déroule le 15 janvier 1905, contre l’Union Sportive Bergeracoise.

La Petite

Gironde

de la veille donne la composition de l’équipe foyenne : arrière, R. Arry. Trois quarts, Séguy, Dufour, Gabriel Orthez, Lafage. Demis, Gaston Orthez, Sandaran. Avants, Mesignac (capitaine, Reynal, Dumail, Teyssandier, Bellet, Veyrier, Gauville et Joyeux. Remplaçants, Delmon, Teyssier et Blondy.

Pour ce premier matche qui est un événement, le club change de nom. Le « Sport Athlétique Foyen » devient le « Sainte-Foy Athlétic Sport ». Ça fait british, rugby oblige !

Les matchs ont lieu derrière la barrière de Saint-Philippe, sur un terrain qui appartient à M. Magniol. Ce fut le premier terrain de rugby foyen. Henri Dupuy ajoute : « Je me souviens des premiers matchs d’entrainement qui se disputaient entre les membres du club, dans les prés de Blanchereau, derrière la gare de marchandises… Les aménagements étaient sommaires. Les équipiers se déshabillaient derrière les haies qui bordaient le terrain et après le match, allaient se nettoyer dans les ruisseaux voisins ou tout bonnement rentraient chez eux faire leur toilette, et Dieu sait si certains jours de pluie ils devaient en avoir besoin ! »[2].

Sainte-Foy, écrabouillé par 21 à 0, ne se décourage pas. Le second matche l’oppose à Libourne. Sainte-Foy perd 8 à 3. Bergerac et Libourne, déjà…

Vous l’avez remarqué, à l’époque, on ne dit parle pas de rugby mais de « Football rugby ».

Voici la photo d'une rencontre qui se fit à cette époque :

Voici le rugby installé à Sainte-Foy. Je ne sais pas comment il s’est développé au sein du Sainte-Foy Athlétic Sport. Le 11 mars 1906, pour la première fois, les joueurs portent des maillots rouge et noir : ce sont les couleurs que portèrent les consuls et les jurats de Sainte-Foy jusqu’à

la Révolution. Ce

jour là, ils rencontrent l’équipe 3 de l’Union Sportive Bergeracoise et remportent le match pas 12 à 3. Ils ont bien étrenné leurs nouveaux maillots.

En 1908, le Sainte-Foy Athlétic Sport se dissout. Ses adhérents se retrouvent au Stade Foyen qui vient d’être créé. Les statuts sont déposés le 21 avril 1909.

A suivre, avec :

2 - La Belle Epoque en pays foyen et

3 - Les débuts du Stade Foyen.

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[1] Jean-Michel Boudié, La vie publique à Ste-Foy

la Grande

au début du XXe siècle (1900 – 1908), TER d’Histoire Contemporaine, Bordeaux, 1977, p. 96.

[2] Eric Dupuy, La vie du Club de Rugby, UREPS, Bordeaux, c. 1983.