Tourisme rapide à Bretenoux
16 janvier. Nous arrivons à Bretenoux vers 11 heures. J'ai le temps de découvrir cette petite bastide.
On voit l'église, au fond. Elle se trouvait en dehors de la bastide qui était protégée par des remparts dont il reste des éléments.
Les noms de rues rappellent les activités d'autrefois : rue du pressoir à vin, rue du moulin banier (qui était un moulin utilisé en commun par les habitants, rue du pressoir à huile, rue des pénitents bleus.
Ces noms évoquent les vignes, les terres à blé, les bois de noyers et l'importance de la religion catholique.
Dans ce tableau succint de la vie d'autrefois à Bretenoux, il manque les cochons. J'ai trouvé leur trace dans la salle de restaurant où nous avons mangé : la salle du restaurant occupe le rez-de chaussée de la maison. Le mur arrière a été percé et une arrière-salle aménagée. Manifestement sur l'emplacement d'une ancienne cour. Notre hôtesse me l'a confirmé : "l'arrière-salle a été bâtie en 1970 sur la cour, à l'emplacement des porcheries". Conclusion : on a élevé des cochons dans Bretenoux jusque dans les années 1970. A Sainte-Foy, un arrêté municipal l'a interdit au début des années 1960.
La place centrale est beaucoup plus petite que celle de Sainte-Foy, mais tellement belle !
Comme à Sainte-Foy, lepremier étage des maisons est soutenu par des aubans, ce qui libère le rez-de-chaussée où se tenaient les marchés.
Le premier étage appartient à un propriétaire privé et le sol, à la commune. C'est le seul cas, en droit français, où le propriétaire de l'immeuble n'est pas propriétaire du sol sur lequel s'élève sa maison.
Ces maisons datent probablement des années 1500, pour les plus anciennes. Elles ne se touchent pas.
La principale raison de cet espace est que les murs sont édifiés en pierre, avec une épaisseur de 60 centimètres environ : pas question d'avoir un mur mitoyen qui supporte une maison d'un côté et une autre de l'autre. L'espace sert aussi à préserver les maisons voisines de celle qui aurait pris feu.
Deux maisons présentent une même particularité : le permier étage déborde sur la place et dispose d'un escalier d'accès.
Il s'agit probablement de maisons ayant appartenu à des familles nobles.
Sur le linteau de la porte d'une de ces maisons, le blason a été martelé pendant la Révolution française, mais le cordon de l'ordre de Saint-Louis a susbsisté en grande partie.
Voici encore une très belle maison :
Elle porte encore des signes de son histoire. Avez-vous vu la cloche, sur la pente du toit ?
Et, tout en haut, cette curieuse vasque où jouent les pigeons ?
La maison abrita un temps les pompiers et jadis, ce fut un couvent. En haut du toit, la sirène appelait les pompiers et la cloche marqua l'heure des prières.
Après le repas, je me suis promené en ville :
Une porte superbe. Elle s'ouvre sur un large couloir. Les couloirs font leur apparition au milieu du 18ème siècle. Ce qui permet de dater la porte et l'aménagement de la maison.
Un linteau de porte probablement du 16ème siècle. Les lettres I, H et S entrelacées et se terminant par des serpents, avec des fleurs autour. L'ancien presbytère ?
Autre linteau ancien. Les armoiries ont aussi été martelées :
L'église a été réparée en 1763. On a refait la porte et le fronton, de style baroque, peut-être d'autres parties que je n'ai pas vues.
Le nom de Dieu en hébreu : Yahvé
Nous avons passé le pont sur le Céré. De l'autre côté, un monument commémore les combats du 9 août 1944 : des Résistants ont attaqué la division Das Reich. 20 jeunes gens tués, 20 otages de Bretenoux fusillés. Le lendemain, la division Das Reich arrivait à Tulle.
Le stade est sur l'île de la Bourgnatelle
"C'est plein d'anguilles par ici, c'est poissonneux", me dit un bénévole de Bretenoux. Et c'est ainsi depuis toujours, avec ce nom de Bourgnatelle. La bourgne, c'est la nasse qui sert à prendre des anguilles.
Ensuite, l'échauffement a commencé.
La suite, vous la connaissez.