Tourisme rapide à Floirac
Le stade Jean-Raymond Guyon, à Floirac se trouve entre les côteaux de la rive droite et la Garonne. Jean-Raymond Guyon (1900-1961) fut conseiller général du canton de Sainte-Foy de 1947 à 1940 puis de la Libération à sa mort, en 1961. Après la guerre, il fut sous-secrétaire dEtat aux finances. Il fut aussi maire de Floirac de 1958 à 1961. Le stade fut probablement construit pendant son mandat ou juste après. Jean-Raymond Guyon a laissé un souvenir marquant aux anciens du pays foyen.
Le voici lors de l'inaguration du pont suspendu de Sainte-Foy le 30 avril 1947. C'est le monsieur, à droite, chapeau à la main et grosses lunettes noires - la Résistance avait fait sauter le pont en juin 1944, et il fallut le refaire.
Document des Archives départementales de la Gironde
Le quartier où se trouve le stade n'a rien d'affriolant. Et pourtant : je repère une maison construite à la fin du 19ème siècle, juste en dessous de la colline.
A l'époque, elle était entourée par des bois, des bosquets et des taillis qui s'étendaient presque jusqu'à la Garonne. "Vous voyez, me dit un vieux supporter floiracais en me montrant le stade, ici, j'ai chassé la bécasse il y a 50 ans".
Entre le stade et la colline, ce sont les logements ouvriers construits dans les années 1920-1930. A l'époque, ateliers, dépôts, bureaux de la SNCF s'installaient près des quais et employaient beaucoup de personnel.
Les garages ont poussé sur l'emplacement des jardins de jadis. Les jardins, il en reste un prés de l'entrée du stade, avec sa vieille serre à fleur de terre :
Dans les années 1960, on a élevé des tours. Aujourd'hui, on les démolit et on les remplace par des pavés de quatre étages.
Ici et là, des grues. Les immeubles s'élèvent et le quartier est réhabilité.
Avec le ciel gris et le vent qui porte parfois un petit crachin, tout celà a l'air bien triste. Mon interlocuteur me montre le quartier des maisons ouvrières : "On ne dirait pas, mais les maisons sont spacieuses. Elles sont confortables. Tout le monde s'entend bien et chaque année, on mange tous ensemble".
Notre tourisme rapide a balayé un peu plus d'un siècle sans sortir du stade :
La vieille résidence cossue de la fin du 19ème siècle perdue dans la nature.
L'arrivée d'une activité portuaire dans les année 20 et l'édification des maisons ouvrières.
L'installation du stade.
Enfin, les deux vagues de construction d'HLM, la première dans les années 1960 et la seconde de nos jours.